Yangon, samedi 3
décembre
Nous avons tout de suite constaté qu’il y avait
beaucoup
moins d’hôtel qu’ailleurs en Asie et que les chambres étaient beaucoup
plus
chères qu’annoncées sur les guides ou sur les sites.
Nous avons dû débourser 20$ pour une chambre
minuscule, sans
fenêtre et sans aucun charme. Heureusement, le
personnel est sympathique.
Ensuite, il a fallu que l’on change de l’argent
liquide en
monnaie locale (ici les cartes bancaires n’existent pas) et là,
surprise aussi,
les cours du dollar et de l’euro ont
chuté de près de moitié par rapport aux taux annoncés sur les guides ou
par des
voyageurs qui étaient là récemment.
La nuit est tombée rapidement. Les rues sont mal
éclairées
et l’ambiance n’est pas là. Nous avons le moral un peu dans les
chaussettes
(enfin dans les tongues !).
Mais pourquoi avons-nous quitté le Cambodge ?!
Demain ça ira mieux, il fera jour !
Yangon, dimanche
4
décembre
Effectivement, après une bonne nuit et un bon petit
déjeuner
nous partons à la découverte du quartier. Nous logeons dans le vieux
centre-ville d’origine coloniale. C’est un quadrillage d’avenues et de
rues
étroites. Les façades des immeubles sont grisâtres, tachées d’humidité,
parfois
végétalisées et font penser aux rues de la Havane.

Au centre de ce quartier, il y a la très ancienne
pagode
Sule au beau milieu d’un rond-point.

Tout autour l’architecture est surprenante :
des formes
très « arrondies » des anciens bâtiments des britanniques
comme la
cour suprême au mélange arabo - asiatique pour l’Hôtel de ville.


Nous allons nous balader sur l’immense marché
Bogyoke Aung
San.
Nous nous occupons aujourd’hui de préparer notre
parcours
car même si nous allons nous contenter du circuit classique à savoir
les 4
grandes étapes touristiques (le Lac Inle, Mandalay et Bagan puis retour Yangon), les distances sont importantes et
les transports locaux semblent difficiles et très longs. Plusieurs
voyageurs
nous avertissent que le logement est parfois difficile à trouver car
c’est la
meilleure saison pour visiter le pays (de novembre à mars) avec un
climat
tempéré (18° à 30°).
Nous allons nous renseigner dans une agence sur les
différentes possibilités et tarifs de transport (bus, train, voiture,
avion).
Nous tombons sur un monsieur charmant qui nous donne plein de conseils,
qui
nous propose de voir plein de choses. Mais si l’on suivait son
programme, ce
serait un véritable marathon
touristique ! Il nous permet cependant d’y voir plus clair quant à
l’ordre
des étapes et aux priorités. Nous décidons donc d’aller d’abord dans la
région
du lac Inle avec un vol intérieur car
des voyageurs nous ont parlé d’un voyage très éprouvant et très long,
de plus
de 20h, en bus. Ensuite nous irons à Mandalay en bus. De Mandalay à
Bagan nous
prendrons le bateau pour descendre le fleuve Irrawady. Enfin, nous
reviendrons
en bus à Yangon.
Nous partons donc dès demain dans la région du lac
Inle.
Nous passons la soirée dans un resto indien avec un
couple
de jeunes français, Anne et Maxime. Ça fait du bien d’échanger en
français
autour d’un bon plat de biryani au poulet, spécialité de la maison. (Nila Biryani Shop – Anawrahta Road)

Yangon
– Nyaugshwe, lundi 5
décembre
Nous avons pris l’avion à 14h pour aller de Yangon à
Heho.
De là, nous avons partagé un taxi avec un suisse et une américaine pour
rejoindre en une heure, la petite ville de Nyaungshwe, située au nord
du lac.
Nous avons trouvé une adorable guesthouse avec un
magnifique
jardin, une végétation luxuriante, des bougainvillées fleuris, des
orchidées.
Il ne reste qu’une chambre immense, mansardée. Les toilettes et la
salle de
bain sont de l’autre côté de la cour mais nous la prenons sans hésiter.
C’est
super sympa et nous avons besoin de nous sentir bien. Nous sommes
accueillis
avec une salade de fruits et du thé. Tout s’annonce bien !
Il fait très beau et chaud lorsque nous arrivons ici
et nous
sommes surpris de voir de chaudes couvertures sur notre lit.
Effectivement, dès
que la nuit tombe la température chute énormément et en soirée nous
supportons
bien vestes et foulards. Pour la nuit, nous utiliserons même les deux couvertures. Certes nous sommes à 885 m
d’altitude mais la différence de température entre le jour et la nuit
est tout
de même étonnante.

Nyaugshwe, mardi 6 décembre
Aujourd’hui nous avons loué des vélos.
Nyaungshwe ressemble à un grand village. Il n’est
pas
directement au bord du lac mais c’est de là que partent toutes les
excursions
en bateau par le chenal qui relie le lac. On y voit de nombreux
entrepôts de
denrées locales qui sont ensuite envoyées aux quatre coins du pays. La
région
du lac produit en effet de nombreux légumes apportés ici par pirogues.
La plupart des Birmans sont vêtus de longyis
traditionnels, grand
rectangle de coton ou de soie qu’ils nouent autour de la taille, à
carreaux ou
rayures pour les hommes, à motifs ou unis pour les femmes. Elles
s’appliquent
sur le visage, ainsi que celui de leurs enfants, du thanaka,
une pâte de couleur beige faite à partir d’écorce d’arbre, qui sert de
protection contre le soleil et de maquillage. C’est un peu surprenant.
Comme
en Inde, les hommes mâchent du bétel (un mélange de
différentes plantes
et épices rouge orangé). Ça colore leur bouche et leurs dents. Ce n’est
pas du
meilleur goût surtout lorsqu’ils recrachent le tout par terre. On
dirait des
giclées de sang !
Les visages sont très très différents les uns des
autres. En
effet, la Birmanie est composée des Bamars (ou birmans 70% de la
population) et
de très nombreuses minorités ethniques. C’est sans compter les
nombreuses
communautés hindoues, chinoises, népalaises et bengalis....
La petite ville de Nyaungshwe se situe dans le pays
de
l’ethnie « Shan ».

Nyaugshwe, mercredi 7 décembre
Aujourd’hui nous avons passé la journée entière sur
le lac
Inle et autant vous le dire tout de suite c’était VRAIMENT une super
journée !!!
Nous avons loué une pirogue à moteur de 4 places
avec un
couple de canadiens, Yvon et Marianne.
Nous partons à 9h. Il fait très frais. Le lac est
entouré de
montagnes couvertes de brume. C’est sur ce lac de 20 km de long sur 10
km de
large que vivent les Inthas, une minorité ethnique. Nous voyons les
premiers
pêcheurs qui ont la particularité d’enrouler leur jambe autour d’une
rame pour
avancer, selon une technique unique au monde.

Dans le lointain, on aperçoit des pagodes tout
autour du
lac. Le piroguier se dirige tranquillement vers le village de Nam Pan
car c’est
là qu’il y a aujourd’hui le plus important marché du lac. En route, il
réduit
la vitesse pour que nous voyions bien les pêcheurs et des habitations
flottantes.
Lorsque nous arrivons au marché, le ciel se dégage
tout à
coup et il se met à faire chaud. C’est mieux car jusque-là, il faisait
bien
frisquet. On accoste au niveau du marché aux bambous. Des bœufs tirant
des charrettes
ont amené là des bambous de plus de 10 m de long. Et on assiste aux
négociations pour l’achat d’un bambou entier ou de morceaux.

Un peu plus loin se trouve le marché très
animé et coloré où l’on trouve de tout.
C’est vraiment un marché typique ou plusieurs ethnies viennent vendre
leurs
produits. Les chapeaux des « Inthas » voisinent avec les
serviettes
colorées que les femmes « shan » ou « pa-o »
enroulent
autour de leur tête.




On quitte le marché et on va traverser un premier
village
flottant sur pilotis. On croise les barques des villageois.


On visite un atelier de tissage de la soie et de la
fibre
des tiges des fleurs de lotus. De la tige végétale au foulard, c’est
une fabrication
artisanale.
On repart en bateau. Le soleil a complétement
transformé la
couleur des eaux. C’est très beau.
Nous allons nous arrêter dans un autre village pour
voir un
forgeron. Ici aussi la fabrication des couteaux, haches, lames diverse,
gongs
est très artisanale.
Ensuite, nous allons voir une fabrique de cheerot,
des
petits cigares roulés à la main.
Ce qui est très appréciable, c’est qu’on nous montre
le
savoir-faire des gens sans que l’on ait de pression particulière pour
acheter
et comme ce matin on est parti une heure après les autres touristes, on
se
retrouve tranquilles pour nos visites.
Nous allons visiter ensuite la pagode la plus
vénérée de la
région.
Dans l’après- midi, nous voyons un atelier
d’orfèvrerie, de
fabrication d’ombrelles et le grand monastère de Nga Phe Chaung en
bois, sur
pilotis. Tout ça à un rythme très cool.
Nous allons terminer par une particularité de ce lac
Inle
que sont les jardins flottants. Les fermiers Intha font pousser
beaucoup
de tomates et autres fruits et légumes
sur de hauts treillis en bois soutenus par des tapis flottants de
végétation. C’est
très original, très beau à voir et en cette fin d’après-midi car les
couleurs
de l’eau et de la végétation sont splendides.

On croise les barques chargées de cargaisons de
tomates ou
autres légumes. On voit les huttes en bois des agriculteurs au milieu
des
jardins, sur de hauts pilotis.

Sur le chemin du retour, on a assisté au coucher du
soleil
sur les montagnes alentour.
Lorsque nous serons en Thaïlande nous mettrons un
petit film
de cette fameuse journée pour que vous puissiez vous rendre compte car
c’est
difficile à décrire !
Nyaugshwe - Mandalay, vendredi 9
décembre
Hier nous avons profité de l’agréable jardin de
notre
guesthouse. Nous avons fait des balades à pied dans la ville, enfin, le
gros
village, qui est très agricole avec ses charrettes tirées par des
chevaux, ses
vaches dans les rues.

Au hasard des rues, on croise :
Le dentiste

des agences d’excursions sur le lac et leurs
pêcheurs
emblématiques

Un écolier en retard

Des enfants qui jouent

Il y a de très nombreuses pagodes.

Le bouddhisme est omniprésent dans la
vie quotidienne des Birmans
qui consacrent, paraît-il, entre 10 et 20 % de leurs revenus à
l'entretien des
pagodes et des moines.
Malheureusement il est interdit ici de louer des
motos.
Dommage car nous serions bien allés dans la campagne, au-delà de notre
balade
en vélo de lundi.
Nous avons partagé nos repas avec Yvon, Marianne et
leur
charmant accent de Montréal.
Nyaugshwe
-
Mandalay, vendredi 9
décembre
Aujourd’hui, nous partons à Mandalay avec Yvon et
Marianne.

Nous n‘avons pas pu réserver dans le même hôtel
faute de
places. Le fait de réserver est nouveau pour nous. Nous n’avons pas
l’habitude
de devoir anticiper ainsi car d’ordinaire nous trouvons une chambre
très
facilement et avons le privilège de visiter avant d’accepter. On nous
annonce ici
des prix relativement élevés et on n’a pas le choix. D’ailleurs nous ne
trouverons pas mieux en faisant le tour du quartier le soir.
Globalement, nous
trouvons l’hébergement et les transports relativement chers.
Nous quittons nos amis canadiens après un bon repas
dans un
resto indien de rue avec de très bons chapatis ! (corner 27th St
et 82nd
St)
Ils partent pour Bagan demain. Nous nous
retrouverons pour
Noël sur une île de Thaïlande !
Mandalay,
samedi 10 décembre
Mandalay se situe au centre du pays.
Cette ville est appelée aussi
« la Cité d’or » car on y trouve plus de 150 pagodes et
monastères.
Mandalay est une ville bien plus agréable que Yangon
qui
nous avait un peu déprimés. Elle est plus moderne, plus aérée, il y a
de la
végétation. Mais il y a quand même beaucoup de pollution et de
poussière.
Ici, les taxis collectifs font vraiment le plein.

Toutes les femmes ont du thanaka sur le visage.

Nous avons fait une longue promenade à pied dans
notre
quartier. A quelques centaines de mètre de notre grande rue, on s’est
retrouvé
dans des petites rues ombragées qui ressemblaient à celles d’un
village.
Puis on a rejoint un immense marché qui s’étendait
sur
plusieurs rues. On n’en avait rarement rencontré d’aussi vaste. C’est
toujours
sympa ces marchés asiatiques avec les couleurs et les odeurs, agréables
ou
horribles.

Mais comme partout en Asie, l’heure de la sieste,
c’est
sacré
!

Cet après-midi, nous sommes allés sur la colline de
Mandalay, qui offre du sommet, une vue panoramique sur la ville. On a
pris un taxi pour éviter les 1700 marches
pour y
accéder. Tout en haut, on arrive à une pagode assez kitsch et tout
autour, on
peut voir le paysage. D’un côté on voit la ville, le palais royal, les
nombreuses pagodes aux toits qui brillent et le fleuve Irrawady.

De l’autre c’est un paysage désertique de champs
desséchés.

Devant la pagode, nous avons rencontré une jeune
fille avec
un joli maquillage en thanaka.

Ce soir, nous avons pu voir une éclipse totale de
lune dans
un ciel particulièrement clair. A la fin, elle était complètement
orangée. Nous
étions à la terrasse d’un petit resto et ce qui était rigolo c’est que
l’éclipse était retransmise en direct à la télé et que tout le monde la
regardait à l’intérieur, sur l’écran.
Mandalay, dimanche 11 décembre
Cet après-midi, nous avons fait un circuit de 4h
dans la
ville avec deux conducteurs de trishaw (porteur à 3 roues, vélo avec 2
sièges
passagers dos à dos)
Nous leur avons demandé de nous montrer ce qu’ils
aimaient
dans leur ville en précisant qu’on ne voulait pas voir uniquement des
pagodes.
Ils nous ont fait un tour vraiment sympa. On n’a pas vu un seul
touriste.
Nous avons bien sûr commencé par une pagode dorée,
brillant
au soleil (Zin Daw Yar pagoda)

On a longé des rues bordées d’arbres, bien
tranquilles, loin
des grandes avenues polluées. Puis nous sommes arrivés au monastère
Shwe In
Bin, tout en bois, posé sur d’énormes pilotis en teck, avec plein de
sculptures
fines. A l’exception de quelques moines croisés dans le jardin,
l’endroit était
désert, très tranquille et très beau.


Ensuite, nous nous sommes retrouvés sur marché aux
minéraux.
D’un côté, il y avait aussi des ateliers de polisseurs de pierres
précieuses,
surtout du jade.

Plus loin, c’était la rue des sculpteurs de
bouddhas, plein
d’ateliers où l’on voyait l’évolution, de la pierre brute à la
sculpture achevée.

Ensuite, nous avons visité la pagode Mahamuni, la
plus
prestigieuse et la plus vénérée de la ville. Effectivement, il y avait
beaucoup
de monde mais paradoxalement aucun touriste. Cette pagode abrite un
bouddha
d’or dont le visage est lisse et brillant mais le corps tout boursouflé
par les
milliers de feuilles d’or collées par les fidèles quotidiennement.
Enfin,
collées par des hommes uniquement, les femmes n’ont pas le droit. On
constate
décidément des ségrégations dans toutes les religions !

Il y avait une
ambiance très familiale.
Et des moines en visite !

Ensuite, nous sommes allés visiter un atelier de
fabrication
des feuilles d’or selon des méthodes très artisanales.

Sur le chemin du retour, nous avons vu une rencontre
de
« chilon ». C’est un sport très joué en Asie. Dans un cercle,
6
joueurs (en général) disposent d’une balle en rotin tressé et chacun
doit
maintenir la balle en l’air le plus longtemps possible.
A l’heure où j’écris ces lignes, un birman chante
dans le
couloir de l’hôtel. Les birmans sont chanteurs. Nous l’avons remarqué
partout
depuis notre arrivée dans le pays.
Nous apprécions l’ambiance de Mandalay et trouvons
les gens
plus souriants et accueillants que précédemment.
Mandalay, lundi 12 décembre
Aujourd’hui ce sera balade à pied et repos !
La ville est un quadrillage de rues numérotées.
C’est très
facile de se repérer.

Dans notre quartier, il y a des pagodes bien sûr
mais plus
surprenant, plusieurs églises regroupées dans deux rues et juste à côté
de
notre hôtel, une mosquée, qui nous rappelle sa présence à 4h du matin.
Nous sommes surpris de voir à quel point les bus
collectifs
peuvent être chargés. C’est parfois incroyable.

Durant notre balade, nous avons longé la belle
enceinte de
l’ancien palais royal, entourée de douves.

A midi, nous avons mangé dans ce resto où l’on a pu
choisir
nos plats en montrant les photos car ici, personne ne parlait un seul
mot
d’anglais.

Nous avons goûté plein de bonnes choses genre
samosas,
galettes fourrées, beignets…
Le soir, nous sommes retournés au resto de rue
indien où ils
débitent un nombre incroyable de chapatis.

Mandalay, mardi 13 décembre
Aujourd’hui, nous avons loué une moto pour aller
visiter les
anciennes capitales royales qui se situent dans la campagne, autour de
Mandalay.
Nous sommes d’abord allés à Sagaing. De loin, on
aperçoit
plein de pagodes et de monastères perchés sur les collines alentour.
Nous
sommes montés sur la plus haute colline pour avoir une belle vue
d’ensemble.

En route nous nous sommes arrêtés dans une école de
petits
moines (filles en rose et garçons en marron) où c’était la fête. Ces
écoles
sont souvent pour les familles, la solution pour que les enfants aient
une
éducation meilleure et gratuite.


Tout en haut de la plus haute colline, se trouve la
pagoda U
Ponya de laquelle on a un panorama sur une trentaine de petites
collines, sur
la plaine qui borde le fleuve et sur une multitude de pagodes. C’est un
paysage
surprenant, par contre les pagodes se ressemblent un peu toutes.

Ensuite, nous avons repris la route pour Inwa. Pour
accéder
à ce site, il faut traverser une rivière. Nous avons chargé la moto sur
le
bateau qui fait la navette entre les deux rives et nous voilà partis.

Ici on retrouve la pleine campagne, de tout petits
villages
et les travaux des champs.


Des pagodes récentes ou très anciennes émergent
entre des
champs de bananiers, des palmiers, des rizières, Tout
cela donne de très beaux paysages.

Nous ne croisons sur les routes ou les chemins, que
des
carrioles à cheval qui font visiter le site aux touristes. C’est très
agréable
de se promener ici en moto car on peut se faufiler sur les petits
sentiers pour
aller voir des ruines que l’on aperçoit.

A côté de ce site, il y a un petit groupe de
maisons. Tout
le monde vient nous voir.

Nous retournons vers l’embarcadère et après avoir à
nouveau
franchi la rivière, nous partons vers Amarapura.
L’attraction de cette petite ville, c’est le pont
piétonnier
U Bein, le plus long pont en teck du monde (1,2km). Cette longue
passerelle a
été construite en 1849 et s’appuie sur un millier de piliers en teck
au-dessus
d’un lac.
C’est vrai que le lieu est original et c’est la
bonne saison
pour le voir car à la saison des pluies, l’eau atteint le haut du pont
et on ne
peut pas voir les piliers qui le soutiennent et en font son originalité.

Lorsqu’on est sur le pont, on a de chaque côté un
superbe
paysage. D’un côté, les pêcheurs du lac et de l’autre, des étendues
d’eau
entrecoupées de bandes de terre. Aujourd’hui on peut même voir un
paysan
labourer avec les méthodes de nos ancêtres.


Le pont est très fréquenté en fin de journée par les
touristes bien sûr mais surtout par les birmans qui viennent s’y faire
photographier. Nous avons d’ailleurs dû poser plusieurs fois avec eux
et nous
avons donc le privilège de sans doute trôner en bonne place dans
plusieurs
maisons birmanes !
<img
src="images/birm1312_20.jpg">
Nous regagnons Mandalay mais pour pimenter le
retour, nous
avons droit à une crevaison. Heureusement, à quelques dizaines de
mètres de là,
nous trouvons un réparateur d’une efficacité redoutable et nous pouvons
regagner la grande ville, à la nuit tombée, par une route très
fréquentée et
très polluée. C’était une bonne journée, nous allons bien dormir !
Mandalay, mercredi 14 décembre
La Birmanie a, semble-t-il, beaucoup changé en très
peu de
temps. Nous avions remarqué que de nombreuses informations de nos
guides
étaient complètement obsolètes. Hier, sur le pont U Bein, nous avons
discuté
avec un jeune birman qui nous confirme que le pays a subi de très
importants
changements depuis l’instauration du nouveau gouvernement civil. Il
nous parle
ouvertement de Aung San Suu Kyi et nous dit cela n’était pas possible
il y a 6
mois, que depuis 3 mois seulement on peut voir son portrait dans la rue
ou dans
des restaurants.

On voit aussi de nombreux portraits de son père Aung
San lorsqu’il
était jeune. C’était un général qui a participé à l’indépendance du
pays face
aux britanniques.
Auparavant, les étrangers devaient échanger les
dollars ou
euros au « marché parallèle », c’est-à-dire dans les hôtels
ou dans
des boutiques sur le marché, pour avoir un taux très avantageux car le
taux de
change des banques était de moitié. Tout ce système est révolu depuis
peu.
Aujourd’hui, nous prenons le bus pour aller de
Mandalay à
Bagan. Nous avons renoncé au trajet en bateau plus long et plus cher.
D’autant
que depuis notre départ, nous avons fait beaucoup de bateau et, d’après
ce
qu’on nous dit, nous avons vu les plus beaux paysages dans le nord Laos.
Nous sommes très surpris en montant dans notre bus,
qui de
l’extérieur ne paye pas de mine ! Les sièges sont très larges et
semblent
confortables. Il n’y en a que trois dans la largeur. Nous allons
apprécier ce
confort car la route n’est qu’une piste poussiéreuse. Nous allons même
traverser le lit de trois rivières. Certes très peu d’eau mais quand
même ! On suppose donc que le bus ne peut pas faire ce trajet
pendant la
mousson. La région est aride. On croise des villages de maisons en
bambous et
de nombreuses activités agricoles autour utilisant des charrues à
bœufs. Mais
c’est actuellement extrêmement sec. A la fin du trajet, après 6h de
route, la
poussière commence à s’infiltrer par le plancher du bus. Il est temps
d’arriver ! Lorsque nous sortons nos sacs de la soute, ils sont
méconnaissables, tout jaune. Pauvres « Petit
Marcel » !!!
Nous arrivons vers 14h dans la zone archéologique de
Bagan
sur laquelle se situent trois gros villages. Nous nous installons dans
le
village le plus animé : Nyaung U. Nous avons réservé une chambre
et on
nous a dit que quelqu’un viendrait nous chercher à la gare de bus.
Effectivement, ce sont un conducteur de carriole et son cheval qui nous
attendent avec une feuille sur laquelle il y a écrit
« Ixabelle » !!! C’est du jamais vu mais très
sympa ! Nous
sommes surpris par la présence de sable qui recouvre la moitié de la
surface
des routes.
Nous nous installons à l’hôtel, chambre simple mais
nous
avons une petite terrasse extérieure d’où on voit des bougainvillées en
fleurs.
Le village est sillonné par ces « calèches » qui proposent
leur
service pour visiter le site archéologique de Bagan.
Nyaung
U, jeudi 15 décembre
Nous allons passer la journée avec le charmant
Myumyu et son
cheval Honey. Nous avons préféré la « calèche » au vélo pour la visite de Bagan. Nous comptons
sur Myumyu pour nous faire un tour sympa de 9h jusqu’au coucher du
soleil. Ce
qu’il fera !

Comme nous sommes un peu flemmards et que nous
aimons dormir le matin, nous avons décidé
de ne
partir
qu’à 9h soit 1h30 après la plupart des visiteurs. Nous ne regretterons
pas ce
choix car il nous a sans doute permis d’être parfois seuls ou très
tranquilles
sur la plupart des sites alors qu’on nous avait annoncé la cohue. Nous avons bien apprécié cette tranquillité
pour découvrir ce lieu assez magique.
Imaginez une immense plaine sur laquelle sont
disséminés
plus de 2000 temples et pagodes construits du XIe au XIIIe siècle. Ils
sont souvent
en briques, ce qui donne de belles couleurs sous le soleil et le ciel
bleu. Certains
sont très grands et majestueux, d’autres plus petits mais tous
contiennent des
représentations de Bouddha. Sur certains, il est autorisé de monter
pour avoir
un magnifique point de vue.
C’est ainsi que nous avons commencé notre tour, par
un petit
temple dans lequel nous avons emprunté un escalier étroit pour accéder
à une
plate-forme et en arrivant en hauteur, nous avons tout de suite compris
pourquoi on qualifie ce lieu d’exceptionnel.
Chaque temple possède
son « gardien », qui
est aussi vendeur de souvenirs, mais c’est vrai que certains ont à cœur
de nous
montrer de belles peintures sur les murs intérieurs qu’ils éclairent
avec une
lampe de poche si nécessaire où d’ouvrir des salles fermées à clé.
Lorsque
c’est autorisé, ils nous indiquent le chemin pour faire l’ascension.
On va d’un temple à un autre, tranquillement, par
une petite
route ou un chemin de terre. Parfois la carriole ne peut pas passer car
il n’y
a qu’un sentier dans le sable qui traverse des champs de sésame. On s’y
rend à
pied, c’est très tranquille.
Chaque temple est différent, chaque Bouddha à
l’intérieur
aussi.


Certains temples ont de très belles peintures. En
1975, un
tremblement de terre a détruit de nombreux temples et abîmé les
fresques
murales. Mais il y a eu une grande campagne de rénovation de l’Unesco.
Les
gardiens nous précisent d’ailleurs lorsque c’est le cas.

Pour changer des temples et des bouddhas, Myumyu
nous a emmenés
dans un petit village producteur d’objets en laque pour tout le pays.
La
fabrication est complètement artisanale. Les graveurs sont de vrais
artistes.
Plus loin, j’ai eu droit à un maquillage de thanaka
préparé
par une dame hilare qui avait beaucoup insisté pour me le faire. En
fait, cette
pâte est préparée en frottant l’écorce d’un arbre dont j’ai oublié le
nom, sur
une sorte d’ardoise puis elle ajoute un peu d’eau et mélange. C’est
vrai que
lorsque la pâte est posée sur la peau, on a une sensation de fraicheur
qui dure
assez longtemps.

La fin de l’après-midi approchant, notre guide nous
a
emmenés sur la plate-forme d’un temple pour le coucher du soleil.
C’est une vision assez exceptionnelle qui ne rend
rien sur
les photos !
Nous rentrons avec des images plein la tête mais
bien
fatigués. Pourtant la température est raisonnable en journée (entre 25
et 30°).
Par contre, elle chute dès que le soleil se couche pour tomber à 18°.
Ça semble
difficile à supporter pour de nombreux birmans qui mettent aussitôt
anorak et
bonnet en laine ! C’est drôle !
Nous avons beaucoup apprécié cette journée. Bien
sûr, nous
n’avons vu qu’une partie de ce site qui est immense mais avons visité
les plus
fameux. Cependant, nous n’ajouterons pas davantage de temples et
Bouddhas à
notre collection. Une journée sur ce magnifique site de Bagan nous
suffit
(certains y passent trois jours !)
Nyaung
U - Yangon,
vendredi 16 décembre
Nous avons décidé de rejoindre Yangon dès
aujourd’hui car
nous aimerions avancer la date de notre départ en Thaïlande. Nous avons
envie
de passer quelques jours à Bangkok avant d’aller sur les îles du sud.
Avant de partir, nous nettoyons nos chers sacs à
roulettes
qui ont beaucoup souffert du dernier trajet en bus. Il faut les
chouchouter. Ils
en ont déjà vu de toutes les couleurs et de toutes les odeurs.
Rappelons qu’ils
ont connu les rues de Varanasi !!!
Yangon,
samedi 17
décembre
C’est notre dernier jour en Birmanie. Nous partons
finalement
pour Bangkok demain.
Nous avions réservé pour la fin du séjour, la visite
de la
pagode Shwedagon de Yangon, la pagode la plus belle du monde
paraît-il ! Le
début de sa construction remonterait à plus de 2500 ans. Il y a un
accès à
chacun des points cardinaux.
Elle est composée d’un stupa central de 100 m de
haut
recouvert d’or, posé sur une immense plate-forme et entouré d’une
multitude de
petits stupas, de pagodons, de temples qui étincellent dans tous les
sens. On
ne sait plus où poser les yeux tellement c’est chargé : des
milliers de
toits qui brillent, des milliers de statues…



La pagode Shwedagon est pour les birmans le lieu le
plus
sacré du pays où chacun souhaite se recueillir. Il y a beaucoup de
ferveur mais
on ressent aussi une ambiance familiale bon-enfant.

Oh un père Noël !

Nous étions là vers 16 h et nous avons attendu que
la nuit
tombe. Il y avait encore plus de monde après le coucher du soleil

A ce moment-là ce sont des projecteurs qui prennent
le
relais et le stupa d’or brille incroyablement.

Nous étions assis, à regarder la nuit s’assombrir et
le site
s’illuminer, lorsqu’une classe et venue s’installer par terre, autour
de nous,
chaque enfant ayant une gamelle en fer pour le repas. Ils nous
regardaient tout
le temps, voulaient nous parler, n’osaient pas. Finalement on a eu
quelques
échanges. Lorsque nous avons voulu partir, Marc a demandé s’il pouvait
prendre
une photo. Tout à coup, ils se sont tous placés pour être dans
l’objectif et
après le déclenchement du flash, ils ont tous applaudi. Tout le monde
autour se
demandait ce qui se passait. C’était marrant !

Notre aventure birmane se termine. Nous avons aimé
la gentillesse
et le sourire des birmans, les villages lacustres du lac Inle, la
région de
Mandalay, la pagode Shwedagon de Yangon et l’exceptionnel site de Bagan
qui va
rentrer dans nos coups de cœur. Nous avons moins aimé les difficultés
liées au
fait que ce pays a été une terrible dictature
qui a refusé de s’ouvrir au reste du monde et il
reste des
modes de fonctionnement archaïques dans certains domaines. Par contre,
on
constate que les changements se précipitent et que les birmans ont
beaucoup
d’espoir. En tout cas, ils l’expriment et rien que ça, c’est une
véritable
révolution.
Yangon
- Bangkok, dimanche 18 décembre
Ce matin, nous avons pris l’avion à 8h30 pour
Bangkok. Avant
d’atterrir, nous avons vu que la région autour de l’aéroport était
encore bien
inondée. Par contre, il n’y a plus de traces dans la ville. Il y a
beaucoup
plus de touristes que lors de notre précédent passage fin septembre. On
se rend
compte que c’est une période de vacances en Europe.
Nous avons retrouvé notre petit hôtel tout au bout
de la rue
Rambuttri et nous allons nous poser quelques jours avant de partir dans
le sud.
Au
programme : farniente, lecture, massages et…chaleur.
A l’heure où je vous parle, je sais qu’il neige à Valence !
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